Applications mobiles : un outil de survie pour la sécurité des femmes

Dans un monde où se déplacer seule dans la rue représente un danger pour les femmes, des applications mobiles pour protéger les femmes ont vu le jour pour tenter d'apporter une réponse à cette situation intolérable.

Leur but ? Offrir des solutions concrètes pour prévenir les agressions, alerter en cas de danger et mettre en relation des personnes prêtes à aider.

Je vous conseille à toutes de télécharger au moins une de ces applications. Pour vous et pour les autres. Nous devons nous protéger. Nous devons être solidaires, le nombre fera la force. La peur doit changer de camp.

Des applications pour prévenir, alerter et protéger

Face à l’ampleur du harcèlement de rue et des agressions, plusieurs applications ont été développées pour accompagner les femmes dans leurs déplacements. En voici 3 qui sont les plus utilisées :

Umay : cette application permet de trouver un refuge temporaire en cas de danger. Des lieux partenaires (cafés, commerces, hôtels) offrent un espace sécurisé où une femme peut se rendre pour se mettre à l'abri. 

The Sorority : un réseau d’entraide entre femmes et personnes solidaires qui permet d’envoyer une alerte en cas de menace. Un système de géolocalisation facilite l’intervention des membres à proximité.

App-Elles : conçue pour les victimes et les témoins de violences, elle met en relation avec des associations d’aide et permet d’alerter ses proches en cas d’urgence.

Une nécessité inquiétante

Mais au-delà de leur utilité indéniable, ces outils soulèvent une question dérangeante :

Comment en est-on arrivé au point où la technologie doit pallier les défaillances d’une société incapable d’assurer la sécurité des femmes dans l’espace public ?

L’efficacité de ces applications n’est plus à prouver : elles permettent d'éviter des situations dangereuses, de prévenir les proches et d’apporter un sentiment de sécurité. Pourtant, leur existence même met en lumière un problème de société majeur.

Pourquoi faut-il en arriver à développer des outils spécifiques pour que les femmes puissent marcher dans la rue sans crainte ? Pourquoi est-ce à elles de prendre des précautions, de s’équiper, de se géolocaliser et de chercher des solutions pour éviter d’être agressées ? La normalisation de ces dispositifs renforce l'idée que la responsabilité de la sécurité repose sur les victimes potentielles plutôt que sur la prévention et la sanction des agresseurs.

Et maintenant ?

Si ces applications peuvent sauver des vies et apporter un certain soulagement, elles ne devraient pas être une fatalité. Elles ne sont qu’un pansement sur une plaie bien plus profonde : celle d’une société qui tolère encore trop le harcèlement et les violences sexistes. Leur développement est nécessaire, mais il ne doit en aucun cas remplacer un véritable travail de fond sur la lutte contre ces violences, l’éducation au respect et la réappropriation de l’espace public par les femmes.

La vraie solution ne réside pas uniquement dans la technologie, mais bien dans un changement systémique. En attendant, ces applications sont un mal nécessaire pour tenter de rendre les rues un peu moins hostiles.