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Le féminisme qui murmure devant les mollahs mais hurle devant les curés

Le féminisme qui murmure devant les mollahs mais hurle devant les curés

Il y a un phénomène étrange, presque obscène, qui traverse le féminisme français depuis dix ans : l’indignation à géométrie variable. Une sorte de boussole morale cassée qui pointe toujours dans la même direction, celle qui ne coûte rien.

Contre les prêtres, les évangéliques, les conservateurs occidentaux :
✅les tribunes s’empilent,
✅ les manifs débordent,
✅ les hashtags fleurissent,
✅ les ONG roulent des mécaniques.

Mais dès qu’il s’agit de dénoncer le patriarcat islamique, celui qui lapide, voile de force, excise, enferme, flagelle, séquestre, tue alors là, shut :
❌les voix se taisent,
❌ les collectifs deviennent myopes,
❌ les associations perdent leur souffle,
❌ et les grandes ONG deviennent soudain très occupées ailleurs.

Ce mutisme n’est pas une distraction : c’est une stratégie.

Une stratégie pour éviter les foudres de la gauche identitaire, pour ne pas être catalogué d’“islamophobe”, pour rester dans la bonne case morale du moment.
On préfère sacrifier des générations de femmes plutôt que risquer un tweet accusateur.

2018–2025 : huit ans de silence organisé

On a vu des foules françaises marcher pour les Polonaises, mais pas pour les Afghanes.
On a vu l’Église catholique sous le feu permanent, normal, nécessaire, mais pas une seule manifestation d’ampleur contre les talibans qui ont effacé les femmes de l’espace public.

Mahsa Amini a été assassinée pour une mèche de cheveux : 7 000 personnes dans la rue à Paris.
Un chiffre ridicule pour une capitale de 12 millions d’habitants.
À croire que la liberté des femmes n’est pas un sujet… lorsqu’elle n’est pas occidentale.

Et pendant ce temps :
– l’excision repart en flèche en Afrique et au Moyen-Orient,
– la charia régresse dans une dizaine de pays,
– des ingénieures sont fouettées,
– des adolescentes iraniennes sont assassinées pour une photo de cheveux,
– l’Arabie saoudite maintient la tutelle masculine.

Mais ici, dans les milieux féministes occidentaux, on préfère débattre de l’écriture inclusive, du véganisme moral ou des querelles internes sur la non-mixité, tout plutôt que de risquer le ban de sa meute.

Les alliances qui trahissent

Lors de plusieurs manifestations en 2024 et 2025, des collectifs féministes français ont accepté dans leurs cortèges des groupes tels que Samidoun, une organisation interdite en Allemagne pour apologie d’organisations classées terroristes.
Ces groupes ne cachent ni leur antisémitisme, ni leur attachement à des idéologies théocratiques où les femmes n’ont littéralement aucun droit.

Et cela n’a soulevé aucune rupture, aucun communiqué, aucun scandale.
Certains collectifs ont préféré défiler à leurs côtés plutôt que de dire :
“Pas dans nos luttes. Pas au nom des femmes.”

On marche désormais avec des gens qui, ailleurs dans le monde, interdiraient à ces mêmes féministes de sortir seules, de parler, de conduire, d’étudier, de travailler, d’aimer.

C’est une faillite politique.
Une trahison morale.
Un aveuglement suicidaire.

Le féminisme n’a pas vocation à devenir une ONG sous-traitante

Car soyons claires, les femmes n’ont pas à payer le prix de la frilosité militante.
Elles n’ont pas à devenir la variable d’ajustement des guerres idéologiques entre factions de gauche.
Elles n’ont pas à servir de décoration progressiste à des groupes dont l’agenda n’a rien à voir avec l’égalité.

Quand on transforme le féminisme en plateforme pour des agendas politiques extérieurs, on trahit sa raison d’être.
Le mouvement ne tient que s’il reste fidèle à sa mission : protéger et libérer les femmes, toutes les femmes.

Refuser les alliances toxiques n’est pas raciste. C’est vital.

Refuser de marcher avec des organisations antisémites, islamistes ou fondamentalistes n’a rien à voir avec stigmatiser un peuple.
C'est juste affirmer que nous ne pactisons pas avec ceux qui veulent notre soumission, notre disparition.

L’universalisme n’est pas une lubie républicaine poussiéreuse.
Il est la seule manière de défendre toutes les femmes, partout, sans distinction de couleur, de religion ou de frontière.

Sans universalité, le féminisme devient un puzzle incomplet, un mouvement morcellé, un champ miné de contradictions.

Le temps du courage

Il ne peut plus se permettre d’avoir des angles morts. Les femmes excisées, violées, emprisonnées ou fouettées au nom d’une idéologie religieuse n’ont pas le luxe d’attendre.

Un féminisme cohérent doit :

- nommer toutes les oppressions,

- dénoncer tous les patriarcats,

- refuser les compromis avec des groupes anti-droits,

- revenir à son universalisme fondateur et retrouver le courage politique d'être cohérentes.

Il doit rester intransigeant : défendre les femmes d’abord, toujours, et sans concessions. Il est temps de le rassembler : un féminisme cohérent, intégral, intransigeant dans la défense des femmes, toutes les femmes. Il est temps que nous arrêtions de servir de marchepied à des idéologies qui nient les droits des femmes.

Un féminisme féministe. 

Les femmes n’ont plus le luxe d’attendre qu’on arrête d’avoir peur de faire du bruit.

Les traditions et les lois religieuses ont, depuis des siècles, pour effet de déposséder les femmes de leur propre corps et de leur liberté. Selon les doctrines, elles imposent de se couvrir, de rester vierge jusqu’au mariage, d’interdire l’avortement, de condamner toute sexualité autonome, de proscrire la contraception, et parfois même de punir de mort par la lapidation les femmes accusées d’adultère. D’autres systèmes instaurent la charia, qui étouffe toute vie culturelle, affective, sociale ou politique des femmes.

Le voile islamique, comme le furent hier la mantille ou le chapeau imposés dans les églises catholiques, fonctionne comme un signe visible de contrôle du corps féminin. À l’autre extrémité du spectre, l’excision représente la forme la plus extrême de cette domination : une mutilation irréversible qui marque à vie la volonté de contrôler la sexualité des femmes.

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